— Brèves
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Suite à la carte blanche et à la rétrospective que j’ai eues la joie de présenter au Jeu de Paume en novembre 2019, voici deux autres films qui me tiennent à cœur. Ils me permettent de continuer cette programmation et d’enrichir la belle amitié initiée entre le cinéma de mon New York Underground et le Jeu de Paume.




Martha Colburn, Triumph of the Wild, film 16mm animé en stop motion, 10 minutes, 2009/ https://marthacolburn.com/

Je suis très heureuse et émue de présenter le travail de mon amie new yorkaise, l’artiste Martha Colburn, que je connais depuis 14 ans et dont j’admire profondément les œuvres et l’énergie punk. Martha est l’artiste la plus vibrante, intense et habitée de toutes !
J’ai rencontré Martha à l’Anthology Film Archives à New York il y a des années avec Jonas Mekas et tous nos autres amis communs. J’ai découvert la personne avant son travail : socialement étrange, timide, douce, fragile et en même temps tellement directe, sans filtre, brute de décoffrage ; une vraie punk à la Patti Smith, Debbie Harry. Une sorte de boule de feu qui fait tourner la tête, comme ses films !


Quand j’ai eu l’occasion de voir les films d’animation de Martha, tout a fait sens ! Je suis tombée folle amoureuse de son travail, nerveux, exalté, débordant d’humour noir et d’une beauté plastique incroyable. Elle utilise divers médiums (peinture, puzzle, collage, papier découpé, marionnette, image d’archives, images tournées par elle-même…) et collabore pour chaque projet avec un musicien ou un groupe, comme Animal Collective, Felix Kubin, Jad Fair… La musique a une place très importante dans la vie de Martha et on la retrouve dans le rythme de ses animations. C’est également grâce à elle que j’ai pu rencontrer Felix Kubin, le sujet de mon portrait filmé le plus récent, Felix In Wonderland !


L’énergie de la fabrication des mondes et des animations de Martha donne envie de vivre, de danser, de créer, de toucher, de rentrer chez soi et de faire des films. Ses films sont politiques, et leurs univers tournent autour du sexe, de la violence, du fétichisme et de la mort. L’apparente violence des contenus est traversée par un humour sans faille et une force toujours inventive, déjantée, expérimentale qui font des films de Martha un mélange survolté entre Jérôme Bosch, Max Fleischer et les Monty Python. Ce qui me touche également beaucoup, c’est son apprentissage autodidacte, tout comme moi. Elle touche à tout, à la poésie, la musique, la sculpture, le film. Elle n’a pas de règles, elle crée avec une immédiateté et une force absolue.


Pour cette carte postale cinéma, j’ai demandé à Martha de choisir parmi ses nombreux films et elle a opté pour TRIUMPH of the WILD. Elle m’a aussi proposé une très belle œuvre d’animation du célèbre réalisateur Pat O’Neill, spécialiste des effets spéciaux, et son compagnon de vie depuis peu. Cela m’a vraiment touché et je suis donc heureuse de pouvoir les mettre à l’honneur.




Pat O’Neill, 7362, film 16mm, 1967

J’espère que bientôt, nous pourrons à nouveau courir au cinéma, ce qui me manque tant ! Mais en attendant, voici une petite carte postale de New York avec deux films de Martha Colburn et Pat O’Neill, un sacré couple à la vie comme à l’écran !



Marie Losier





Le magazine remercie Martha Colburn & Pat O’Neill pour leur aimable autorisation.