Ce colloque était dirigé par Mathilde Roman, chercheuse associée à l’Institut Acte, avec Jacinto Lageira et Françoise Parfait, professeurs à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, avec le soutien de l’Institut ACTE de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de la Terra Foundation for American Art
Les premiers dispositifs utilisant la vidéo, tels ceux de Bruce Nauman, Dan Graham ou Peter Campus, ont donné au corps une place centrale. Inscrites dans la durée, ces oeuvres s’adressent au spectateur et à la pluralité de ses sens, provoquant un état de présence autant mental que corporel. En amenant le mouvement des images dans le cadre muséal, l’installation vidéo associe deux régimes esthétiques longtemps antagonistes, celui de la contemplation et celui de l’immanence propre aux arts scéniques. Le spectateur d’installations vidéo ne peut oublier ni son corps ni l’espace dans lequel il se trouve.
Le corps est saisi et signifié dans sa situation spatio-temporelle par des expériences perceptives qui font écho aux perspectives philosophiques et critiques développées par la phénoménologie. L’image sociale du corps est mise à distance pour ancrer un autre rapport au monde, cherchant à réunifier sensations et représentations, à mettre fin à un régime de séparation (split reality). Conçues d’emblée dans ce contexte, les installations vidéo sont nombreuses à questionner le rapport au corps, inventant des dispositifs spécifiques. Qu’elles soient intégrées à l’oeuvre ou liées à une exposition, ces propositions scénographiées agencent les flux d’images et les sons dans des parcours de type sculptural qui s’adressent à des corps sensibles.
Le colloque était organisée autour des interventions de :
– Mieke Bal. « L’installation comme médium de narration ».
– Aernout Mik en discussion avec Mathilde Roman. « Sliding Walls »
– Sebastián Díaz Morales en discussion avec Mathilde Roman. « Ficcionario (in four stages) »
– Duncan White. « À travers “les yeux d’un fantôme composite“ : situer le corps dans Shoot de Chris Burden (et d’autres vidéos performances) ».
– Omer Fast en discussion avec Jacinto Lageira. « Articuler la narration (installation, espace, récit) ».
– Kate Mondloch. « Screen Buddha »
– David Claerbout en discussion avec Françoise Parfait. « Photographie sans objectif »
Visuel en page d’accueil : Sebastián Díaz Morales, Insight, vidéo HD, 11’30, 2012 © Sebastián Díaz Morales
MIEKE BAL
AERNOUT MIK
SEBASTIÁN DÍAZ MORALES
OMER FAST
KATE MONDLOCH
DAVID CLAERBOUT