27.Mai.2015 | Non classé |
Drones d’idées. Voici, sans doute, un jeu de mots un peu facile pour intituler un carnet de notes qui se veut justement cela : un calepin (virtuel) où noter quelques impressions et pensées au gré des rencontres, des lectures, des films vus et revus, des passions et des hésitations intellectuelles.
Dans « drones d’idées », il y a drone, un être technique multiforme qui n’a rien de drôle, mais que nous ne pouvons plus esquiver. De quoi le drone est-il le nom ? D’une machine fatale, pilotée à distance par l’entremise des technologies satellitaires, et employée (à mauvais escient) par les armées modernes. D’un engin volant répondant encore et toujours aux fantasmes anciens de parcourir l’espace sans contraintes. D’une fantaisie médiatique dont l’archéologie s’avère surprenante.
Dans « drones d’idées », il y a idées : ce que l’esprit conçoit ou peut concevoir, à la fois sur ces drôles de machines qui arpentent désormais les ciels, envahissent nos écrans et se faufilent même dans l’espace respectable des musées, mais sur bien d’autres choses encore. Car ce blog n’est pas un blog sur les drones. Dans les mois à venir, le blog du Jeu de Paume deviendra un journal de travail, un lieu de partage et (je l’espère) de discussion sur les thèmes et les questions qui occupent en ce moment celle qui vous écrit. Or, les drones ne sont, pour l’instant, qu’une parenthèse bourdonnante au sein d’un chantier plus vaste, portant sur ce que j’appelle volontiers l’animisme des images et de quelques autres êtres techniques. Des êtres, comme les caméras, qui parfois se couplent (mais ceci est une coïncidence bienheureuse) avec les drones (drones et animisme n’allant pas nécessairement ensemble). L’animisme – ou l’imputation à des non-humains d’une puissance d’action, d’un point de vue et d’une intériorité comme « la nôtre » -, voici une drôle d’idée pour quelques têtes encore « modernes ». Voici une (drôle d’) idée qui me hante depuis bien longtemps – sans doute parce que je n’ai jamais été vraiment moderne ?
Voilà donc la feuille de route nécessairement approximative pour ce journal de travail, en sachant que tout cheminement est fait de détours et de sentiers qui bifurquent, de rencontres et de dialogues, de pauses et de (re-)mises en mouvement. Et en rappelant, enfin, que tout blog se fonde sur une parole personnelle et située.