5 Juin. 2014 | Non classé | Commentaires fermés sur RESTANT AU SOLEIL

RESTANT AU SOLEIL

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Ropa tendida, circa 1950 © Daphne Sauré.

On arpente une ville, dans un rêve quelconque. Ville parcourue et pourtant inconnue. Ville faite de plusieurs villes, de lieux précis et flous. Ville où l’on cherche quelque chose. Car quelque chose nous attend. Pour nous dire quoi ? Pour nous dire. Pour nous. La matière dont ce rêve est fait, c’est la matière des images.

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21 Mai. 2014 | Non classé | Commentaires fermés sur Archives au feu, une image des cendres.

Archives au feu, une image des cendres.

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Hélio Oiticica, Décio Pignatari et José Lino Grünewald sur une image rescapée de l’incendie de la maison de César Oiticica, à Rio de Janeiro, en 2009.
Photo André Durão / Folhapress, 19/10/2009.


Voici un post sur l’amitié. Sur les relations qui naissent peu à peu de certaines affinités parfois évidentes, parfois moins. Avec son œuvre, Hélio Oiticica (1937-1980) fut l’un des artistes à l’origine d’un projet radical — selon le poète Décio Pignatari, tout chez lui était projet, depuis son lit jusqu’aux mots suspendus au plafond — bref, un artiste qui vivait en état permanent d’invention.

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29 Avr. 2014 | Non classé | Commentaires fermés sur Fictions en bibliothèque : “Every day is another day” de Sirine Fattouh.

Fictions en bibliothèque : “Every day is another day” de Sirine Fattouh.

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“Every day is another day” © Sirine Fattouh

Pour certains chercheurs venus des quatre coins du monde, le rez-de-jardin de la BnF est un espace confiné propice au développement de leurs travaux. Espace qui peut se prolonger en une sorte de paradis suivant la conception de bibliothèque chère à Jorge Luis Borges ou être perçu comme un espace de résidence tangible où l’éthique de la citation deviendrait un véritable travail de passages, au sens de Walter Benjamin. Pour le premier, la bibliothèque ne cesse pas non plus d’être une Babel, telle une architecture hexagonale qui tend vers l’infini à partir d’une combinaison on ne peut plus finie de symboles orthographiques. Cette organisation permit, selon Borges, de résoudre efficacement le problème que les lecteurs chercheurs ne connaissent que trop bien : la nature informe et chaotique de presque tous les livres.

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28 Avr. 2014 | Non classé | Commentaires fermés sur L’ACCORDEUR DE LUISANCES 6/6

L’ACCORDEUR DE LUISANCES 6/6

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Mathieu Pernot, “Giovanni, Avignon”, 2001. Série “Les Hurleurs”, 2001-2004
Centre Pompidou, Paris. Musée national d’art moderne/ Centre de création industrielle © Mathieu Pernot

L’attitude du photographe en accordeur est aussi celle du chiffonnier, a-systémique, anti-systémique. Son ardeur est d’abord une affirmation de la présence des sujets choisis, de leur pertinence. Son ardeur se concentre sur la pertinence d’une expression, d’un visage, de la disposition d’un ensemble d’objets ; ce qui constitue la pertinence de son regard, son rapport troublant aux choses qu’on ne voit pas, qu’on n’a pas trop envie de voir. Leur éloquence qui dérange, même en silence.

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25 Avr. 2014 | Non classé | Commentaires fermés sur L’ACCORDEUR DE LUISANCES 5/6

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Mathieu Pernot, “Caravane”, 2013. Série “Le Feu”. Collection de l’artiste © Mathieu Pernot

Photographier, accorder, penser sous la menace d’une perte. De notre manque de solidité, de notre faiblesse politique. Des images trouvées, telles des traces, des débris, les dépouilles d’un fonds d’archive inachevé, celui de notre monde, qu’on est toujours en train de bâtir. Matière qui se perd aussi avec la distance esthétique. Matière à revisiter. Se rendre compte que ces verbes sont politiques : se perdre, revisiter. Pulsion d’archive, pulsion d’image, pulsion du réel fragile.

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24 Avr. 2014 | Non classé | Commentaires fermés sur L’ACCORDEUR DE LUISANCES 4/6

L’ACCORDEUR DE LUISANCES 4/6

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Mathieu Pernot. Sans titre, série Les Migrants, 2009 Collection de l’artiste © Mathieu Pernot

Mathieu Pernot. Sans titre, série Les Migrants, 2009. Collection de l’artiste © Mathieu Pernot

L’univers de choses de Mathieu Pernot, les jeux de la lumière, les images d’archives, les vies qui palpitent, engagent la force et le mystère de la photographie – sa capacité à saisir ce que l’on ne voit pas, parfois par inattention. L’image photographique peut être considérée comme un cri ultime ; en constatant son impuissance à sauver les choses, elle énonce la fragilité du monde qu’elle fixe dans une image.

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20 Avr. 2014 | Non classé | 2

L’ACCORDEUR DE LUISANCES 3/6

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Exhumer la mémoire d’un camp de concentration de tsiganes dont on ignorait l’existence ; entrer dans les images des grands ensembles, dans les utopies urbaines déchues ; parcourir la vie des visages ; suivre un arbre du regard, en montant les escaliers d’un immeuble ravagé ; se laisser surprendre par une image trouvée, l’intégrer à son propre travail. Des cahiers, des lettres, des cartes, des récits. L’enfermement, le voyage, la folie, le désespoir, les lieux qui se vident, les marges, les basculements, les parcours, les arrêts. Autant d’images traversées par la vie, de vies traversées d’images. Des images qui tremblent comme des feuilles, telles des bribes de vie. Des images qui migrent, telles des vies. Tout ce qui a besoin de lumière, ou d’un feu. Et besoin d’un accordeur.

Le photographe, en accordeur de la survenance de ces vies, de ces choses, de ces images et de leur tremblement, discerne et fait advenir ces mélodies intimes.

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18 Avr. 2014 | Non classé | 2

L’ACCORDEUR DE LUISANCES 2/6

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Mathieu Pernot, Sans titre, Série “Les Migrants”, 2009.Collection de l’artiste © Mathieu Pernot

Mathieu Pernot, Sans titre, Série “Les Migrants”, 2009. Collection de l’artiste © Mathieu Pernot

La première fois, il y a un an ou deux, je les ai vues au fond d’une salle. Les images étaient là, elles m’accueillaient d’une lumière, d’une incandescence, troublante. Je ne comprenais pas de quoi il s’agissait. Du moins, pas immédiatement… « Comme des gisants modernes », entendais-je dire.

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17 Avr. 2014 | Non classé | Commentaires fermés sur L’ACCORDEUR DE LUISANCES 1/6

L’ACCORDEUR DE LUISANCES 1/6

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Mathieu Pernot Photomaton, 1995-1997 Série Photomatons Photomaton couleur 4,8 x 4 cm Collection de l’artiste © Mathieu Pernot

Mathieu Pernot, Photomaton, 1995-1997. Série “Photomatons”, Photomaton couleur, 4,8 x 4 cm.
Collection de l’artiste © Mathieu Pernot

C’est la photographie d’une fillette. Une toute petite image, de 4,8 sur 4 cm. Sur le mur, parmi d’autres, faisant parti d’une série issue d’une cabine Photomaton. Le geste de se cacher le visage, propre aux enfants, trouve ici sa place parmi d’autres gestes. En cachant mon visage, mes yeux, je me cache. Ne voyant pas, je me rends invisible. C’est le jeu, le nôtre. Celui des enfants, des adultes aussi.

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