20 Avr. 2014 | Non classé |
Exhumer la mémoire d’un camp de concentration de tsiganes dont on ignorait l’existence ; entrer dans les images des grands ensembles, dans les utopies urbaines déchues ; parcourir la vie des visages ; suivre un arbre du regard, en montant les escaliers d’un immeuble ravagé ; se laisser surprendre par une image trouvée, l’intégrer à son propre travail. Des cahiers, des lettres, des cartes, des récits. L’enfermement, le voyage, la folie, le désespoir, les lieux qui se vident, les marges, les basculements, les parcours, les arrêts. Autant d’images traversées par la vie, de vies traversées d’images. Des images qui tremblent comme des feuilles, telles des bribes de vie. Des images qui migrent, telles des vies. Tout ce qui a besoin de lumière, ou d’un feu. Et besoin d’un accordeur.
Le photographe, en accordeur de la survenance de ces vies, de ces choses, de ces images et de leur tremblement, discerne et fait advenir ces mélodies intimes.