L’ACCORDEUR DE LUISANCES 6/6

Mathieu Pernot, “Giovanni, Avignon”, 2001. Série “Les Hurleurs”, 2001-2004
Centre Pompidou, Paris. Musée national d’art moderne/ Centre de création industrielle © Mathieu Pernot

L’attitude du photographe en accordeur est aussi celle du chiffonnier, a-systémique, anti-systémique. Son ardeur est d’abord une affirmation de la présence des sujets choisis, de leur pertinence. Son ardeur se concentre sur la pertinence d’une expression, d’un visage, de la disposition d’un ensemble d’objets ; ce qui constitue la pertinence de son regard, son rapport troublant aux choses qu’on ne voit pas, qu’on n’a pas trop envie de voir. Leur éloquence qui dérange, même en silence.

Le silence, par exemple, de ces hurleurs qui tentent de se faire entendre de leurs proches emprisonnés. L’image est frontale, le hors-champ est là, présent…

Et j’entends la force d’un cri, place de la Concorde, à côté des Tuileries, qui répond à l’accordeur. Les harmoniques de toutes ces images et documents, de cette fragilité, de ces objets qui, accordés, prennent position.

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