C’est la photographie d’une fillette. Une toute petite image, de 4,8 sur 4 cm. Sur le mur, parmi d’autres, faisant parti d’une série issue d’une cabine Photomaton. Le geste de se cacher le visage, propre aux enfants, trouve ici sa place parmi d’autres gestes. En cachant mon visage, mes yeux, je me cache. Ne voyant pas, je me rends invisible. C’est le jeu, le nôtre. Celui des enfants, des adultes aussi.
Juste à côté, si l’on tourne le regard vers l’entrée que l’on vient de franchir, un très grand format de cette même fillette, photographiée de l’extérieur cette fois, dans la même situation. La petite Priscillia, dans la cabine du photomaton. En noir et blanc. De côté. Et soudain le geste semble cacher toute une histoire qui cherche à se révéler. Une situation, deux images : plusieurs points de vue pour nous laisser voir quelque chose. Ce qu’elle ne veut pas voir. Ce qui nous regarde.