Pina Bausch, une des plus grandes chorégraphes du 20ème siècle, la première à mêler avec audace, le théâtre et la danse dans ses créations.
Cet album, avec le texte très bien documenté de Rosita Boisseau, et les superbes photographies de Laurent Philippe, qui a suivi la compagnie de Pina Bausch pendant de nombreuses années, met en lumière ce qui était aussi un formidable travail d’équipe :
- – Pour les scénographies, tout d’abord celles de son complice, Rolf Borzik – ambiance un peu sombre dans les cafés de l’Allemagne d’après guerre – humour et une certaine agressivité (le mobilier valse sur scène…). Puis, à partir de 1980, celles de Peter Pabst, inspirées par la nature, lumineuses et multicolores.
- – Pour la recherche de musiques – avec Matthias Burkert à partir de 1979 – mélange original de musiques et chansons contemporaines et classiques.
- – Pour le travail avec ses interprètes, du vécu desquels elle s’inspirait beaucoup pour atteindre à l’universel. Sketchs, solos, danse de groupe… comme une cinéaste, elle assemblait les différentes séquences de ses créations, retravaillant le montage inlassablement.
« Le danseur chez Pina Bausch ne se contente pas de nager en brasse coulée dans les eaux profondes d’une oeuvre en prise directe avec l’inconscient, il l’ouvre aussi et prend la parole. Il raconte et il joue, met la comédie au service du mouvement et fait grincer le théâtre en flirtant avec le cabaret. »
Rosita Boisseau dans « Pina Bausch » 2019
Pina Bausch s’imprégnait des traditions des pays qu’elle traversait. Elle était à l’écoute de la beauté et des problèmes du monde, si divers soient-ils, la force et la profondeur de ses créations en témoignent.
Les images étonnantes de ses chorégraphies, joyeuses ou plus conflictuelles, mais toujours pleines d’humour, restent imprimées dans notre mémoire collective.
Nathalie Laberrigue
Rosita Boisseau et Laurent Philippe, Pina Bausch, Ed Scala, 2019