Dans le cadre de la rétrospective qui lui est consacrée au Jeu de Paume jusqu’au 25 avril 2017, Hailé Gerima s’entretient avec Marie-Pierre Duhamel-Muller, programmatrice du cycle.
Ils discutent les grandes problématiques qui animent l’œuvre du réalisateur éthiopien résidant aux États-Unis depuis 1968, année à laquelle il part faire des études de théâtre à Chicago. D’emblée, Hailé Gerima se pose la question de savoir qui parle, qui “prend” la parole dans l’histoire des luttes contemporaines. Sa réflexion sur la nécessité d’une prise de conscience des opprimés pour porter leur propre lutte et l’inscrire dans une continuité avec le passé, traverse tout son cinéma, depuis Hour Glass (1971), son premier court-métrage réalisé à UCLA jusqu’à Teza (2008), tourné dans le village du père du cinéaste. Hailé Gerima redit ici son combat pour l’indépendance de la pensée, qui s’illustre dans son travail par le refus de se soumettre à une linéarité narrative du scénario et de considérer l’étape du montage comme une entreprise logique.
Hailé Gerima n’a cessé de chercher sa langue de cinéma, ce qu’il appelle son “accent”, pour raconter des histoires en intégrant les à-coups de la mémoire, les tensions et les doutes qui habitent ses personnages, les télescopages des lieux, la fulgurance du rêve et des visions.
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