— Lecture
« La bonne réputation »
de Valérie Mréjen.


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À partir d’une œuvre de Manuel Álvarez Bravo

Valérie Mréjen se glisse dans la peau d’Alicia, le modèle de « la bonne réputation endormie », cette image qu’avait commandée André Breton à Manuel Álvarez Bravo pour l’Exposition internationale du surréalisme à Mexico en 1940. Depuis, cette photographie de Don Manuel est devenue l’une de ses plus célèbres et s’est quelque peu affranchie du rêve mexicain du chef de file du surréalisme. Valérie Mréjen propose une lecture contemporaine en s’introduisant, par une fiction documentée, dans la quiétude mystérieuse de la photographie. Elle montre ainsi à quel point les images d’Álvarez Bravo sont des lieux directement ouverts sur l’imaginaire. Enfin, son texte rend au modèle féminin son rôle prépondérant d’acteur-provocateur et metteur en scène d’un « tableau » que le photographe aux aguets aurait capturé après l’avoir suivi… Ce faisant, Valérie Mréjen libère l’image photographique d’un faux effet de réel, comme elle le fait souvent dans ses vidéos par le choix d’acteurs, de proches ou encore en optant pour une caméra fixe.



Alvarez Bravo

Manuel Álvarez Bravo, La buena fama durmiendo (La Bonne Renommée endormie), 1938
Collection Colette Urbajtel / Archivo Manuel Álvarez Bravo, S.C. © Colette Urbajtel / Archivo Manuel Álvarez Bravo, S.C.





Valérie Mréjen est née en 1969 à Paris. Diplômée de l’École d’arts de Cergy-Pontoise en 1994, elle a participé à de nombreuses expositions en France comme à l’étranger. Elle a été, en 2001, invitée d’honneur de l’Oulipo, puis pensionnaire de la Villa Médicis en 2002-2003. En 2008, le Jeu de Paume lui consacre une exposition monographique intitulée « la place de la concorde ». Elle a également été pensionnaire de la Villa Kujoyama, à Kyoto, en 2010. Son œuvre se situe à l’intersection de plusieurs territoires artistiques, entre littérature, cinéma et vidéo. À travers ces différents médias, l’artiste explore le langage et ses multiples possibilités, en s’inspirant souvent d’histoires courtes et familières puisées dans son quotidien. Elle dessine ainsi sans complaisance et sans illusion une mécanique des relations humaines traversées par les malentendus et les lieux communs. En 2010, elle co-réalise En ville avec Bertrand Schefer, premier long métrage de fiction, qui est sélectionné la même année à la quinzaine des réalisateurs à Cannes.En 2012, elle est à l’honneur du Centre Pompidou lors d’une soirée du Festival Hors Pistes puis lors du Nouveau Festival avec une carte blanche autour de l’écrivain l’écrivain W. G. Sebald et pour l’exposition « Portraits de famille ». Son dernier roman, Forêt noire, est paru chez P.O.L en mars 2012. Elle travaille actuellement avec Bertrand Schefer à la réalisation d’un second long métrage.




La bonne réputation, un texte de Valérie Mréjen. Co-édition Frac Aquitaine + éditions Confluences, dans le cadre de la collection « Fiction à l’œuvre ».
« Valérie Mréjen : la place de la concorde » au Jeu de Paume, 2008
La sélection de la librairie
Site officiel de l’artiste
La bien nommée « Bonne renommée endormie » in Libération Next