— En images
Émile Zola, André Kertész, Tania Mouraud, Tours, 2011


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Le magazine propose quelques images des expositions « Émile Zola photographe » et « André Kertész. L’intime plaisir de lire » au Château de Tours, ainsi qu’un passage au Centre de Création Contemporaine qui présente actuellement une exposition de Tania Mouraud: « une pièce de plus ». À l’occasion du vernissage des expositions, la Ville de Tours, le Jeu de Paume et le CCC ont travaillé en étroite collaboration pour proposer ce parcours original.

La rencontre d’Émile Zola et André Kertész se fait sur le thème du plaisir de la lecture, de l’écriture et de la photographie, mais surtout d’une manière très personnelle, voire intime. André Kertész célèbre ici, de près ou de loin, le lecteur captivé par l’imaginaire de son récit, avec une poésie qui lui est propre. « J’interprète ce que je ressens à un moment donné. Pas ce que je vois, mais ce que je ressens. » C’est son émotion face au lecteur captivé par l’imaginaire de son récit et entièrement acquis au plaisir de la lecture, que Kertész nous livre dans ses images.

Émile Zola investit quant à lui la photographie avec des motivations très proches de celles qui ont animé son écriture. L’écriture et la photographie s’avèrent même complémentaires dans son désir de révéler une réalité dissimulée sous la banalité du quotidien, ou que l’oeil humain peine à saisir. Comme par ses écrits, Zola emprunte ses sujets à l’environnement tout proche de lui, et d’abord à son entourage familial; peut-être voulait-il en cerner le mystère et retenir le temps? Au delà de la sphère intime, Zola s’est également attaché à photographier son époque, notamment l’Exposition Universelle de 1900. « Il braque son objectif sous tous les angles, écrit son petit-fils le Docteur François Émile-Zola ; pour opérer, il monte sur les terrasses, escalade les tours du Trocadéro ou les deux étages de la Tour Eiffel toute neuve » afin de montrer la foule, l’immensité et le grandiose qui se pressent sur les portes et les perspectives du XXe siècle : il se comporte en précurseur.

Enfin, l’exposition monographique de l’artiste française Tania Mouraud au CCC, réunit les fondements historiques de son travail (les « Initiation Rooms », des pièces conçues comme des environnements sensoriels originaux), à des oeuvres plus récentes, comme Nitttsuasu (2006)

Le CCC offre une précieuse réactualisation d’Initiation Room n° 2, produite une seule fois à Turin en 1970. Cette pièce est un « lieu d’expérience pure », entièrement dédié à l’exploration de la perception, et qui a pour ambition d’expérimenter une autre façon de s’inscrire dans la vie. L’exposition montre également que Tania Mouraud n’a jamais cessé de renouveler ses recherches esthétiques et d’expérimenter la vie à travers des médiums différents : vidéo, son, écriture, wall painting, installation, architecture… Avec Nitttsuasu, elle réalise un Wall painting transfigurant le texte en une peinture abstraite et quasi hypnotique, mais dont le message invoque malgré tout les luttes universelles pour le respect de la dignité humaine. Tania Mouraud, si elle explore le champ de la perception dans une démarche conceptuelle et souvent minimale, reste toujours engagée dans une relation directe au monde extérieur, à la société et à l’histoire.

http://www.jeudepaume.org/

http://www.ccc-art.com/