S’il a collaboré avec d’autres grands architectes du XXe siècle, le photographe Lucien Hervé (1910-2007) est surtout célèbre pour son travail avec Le Corbusier. Grand constructeur de l’image, un détail lui suffit pour parler de l’ensemble, et il parvient à exprimer l’espace avec la seule tension entre ombre et lumière. Lucien Hervé est aussi un observateur engagé du monde et de l’humanité, cherchant partout la « présence du vivant ». Ses cadrages en plongée ou en oblique lui permettent de jouer avec la géométrie, allant jusqu’à l’abstraction. Cette exposition au Château de Tours, présentée ici par Imola Gebauer et Judith Hervé, lui rend hommage en juxtaposant comme il le faisait, « l’universel et l’intemporel », l’ancien et le moderne, l’abstrait et l’humain. Si l’architecture est le thème transversal de ses photographies, la présence du « vivant » (selon les mots de l’artiste) permet de saisir la conviction qu’exprimait Lucien Hervé :
« L’humain se cache dans la manière de photographier. »
Imola Gebauer, historienne de l’art et commissaire indépendante, a été collaboratrice de Lucien Hervé dans les années 2000, et travaille depuis 2009 dans les archives du photographe. Grâce à son expérience dans le classement du patrimoine bâti des XIXe et XXe siècles, elle a redécouvert l’architecture avec l’artiste. Elle s’est également occupée de la numérisation et du catalogage des documents écrits conservés dans ses archives. En 2010, elle a été l’une des commissaires de l’exposition « Lucien Hervé 100 » au Musée des Beaux-Arts de Budapest, et en 2015, la commissaire de l’exposition « Lucien Hervé : l’âme architecte », consacrée à l’architecture sacrée vue à travers son objectif, à l’Abbaye de Clairvaux.
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« Lucien Hervé » / dossier documentaire
La sélection de la librairie
Interview de Lucien Hervé au sujet de Le Corbusier