Dans le cadre de l’exposition « Ed van der Elsken. La vie folle », le Jeu de Paume a tenu à présenter certains des films de l’artiste, figure unique de la photographie et du cinéma documentaire néerlandais du XXe siècle. Pour cette deuxième séance, le public a pu découvrir son dernier film, Bye (Pays-Bas, 1990, 108 min, vo st ang), ici présenté par le philosophe Frédéric Worms. Il pose une question qui ne peut être éludée selon lui : « qui gagne le combat qui oppose l’art et la mort ? »
« Les images sont des puissances vitales. […] Elles ne sont ni mentales, ni des créations pures, ni des artefacts, elles sont des techniques du vivant pour affronter les épreuves de la vie » (F. Worms)
Lorsque, en 1988, Ed Van der Elsken apprend qu’il souffre d’une forme de cancer incurable, il décide de faire un film sur la fin de sa vie et la maladie qui le ronge. Ce reportage émouvant capte ainsi le progrès de la maladie et la lente dégradation du corps du cinéaste, comme des notes dans un journal. Le temps d’un instant, on peut le découvrir en colère et l’instant suivant, résigné face à la maladie. Le monde autour de l’auteur se restreint et se referme peu à peu. Ed Van der Elsken décède en décembre 1990.
Frédéric Worms est professeur de philosophie à l’École normale supérieure, membre du Comité consultatif national d’éthique et directeur du Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine. Ses travaux portent particulièrement sur deux grands axes : Henri Bergson et la philosophie du soin et l’éthique médicale.
Erika Goyarrola Olano : « les adieux d’Ed van der Elsken »
Ed van der Elsken, « la vie folle »
Frédéric WormsRevivre2015
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