Du 3 juin au 21 septembre 2014, le Jeu de Paume présente la première rétrospective dédiée à la photographe Kati Horna, retraçant plus de 60 ans de carrière. Née en Hongrie en 1912, Kati Horna traverse le XXème siècle et son histoire. Après avoir découvert la photographie à l’âge de 21 ans, et connu l’influence des avant-gardes lors de ses séjours à Paris et Berlin, elle se rend en Espagne en 1937 pour réaliser un reportage sur la guerre civile, avant de s’exiler à Mexico en 1939 avec son mari, anarchiste espagnol. C’est là que dans leur maison du 188, rue de Tabasco, elle devient la véritable chroniqueuse d’une époque, et de son milieu intellectuel et artistique, avec ses portraits qui mettent en scène ses amis : les peintres Leonora Carrington et Remedios Varo, l’architecte Mathias Goeritz, les poètes Edward James et Benjamin Péret… Elle y poursuit son travail de commande, en enrichissant ses photoreportages paraissant dans des revues locales, de nouveaux enjeux symboliques et poétiques. Tout en affirmant le rôle émancipateur de la photographie comme moyen de transformation sociale, elle se donne une totale liberté créatrice et ne vise pas l’objectivité photographique. Travaillant souvent en complicité avec son mari, graphiste de métier, elle n’hésite pas à signifier la réalité de façon métaphorique, à en proposer une reconstruction poétique, qui passe par le recours à la surimpression, au photomontage, à l’inversion des négatifs, au collage… Artiste en recherche perpétuelle de liberté, l’œuvre de Kati Horna reflète sa conviction profonde en l’importance de la diversité et du droit à la différence.
Visite de l’exposition « Katia Horna » par Ángeles Alonso Espinosa, commissaire de l’exposition, le 24 juin 2014 de 16h30 à 17h30 au Jeu de Paume.
Visuel en page d’accueil du magazine : Kati Horna, Sans titre, série Muñecas del mideo [Poupées de la peur], Paris, 1939. Archivo Privado de Fotografía y Gráfica Kati y José Horna © Archivo Privado de Fotografía y Gráfica Kati y José Horna