— Regard
Delphine de Blic


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Eat My Dust est un atelier de cinéma créé par la réalisatrice Delphine de Blic en janvier 2011, à Kliptown, une commune historique du Sud de Soweto.
Kliptown est un lieu hautement symbolique dans l’histoire de l’Afrique du Sud : c’est là qu’en 1955 Nelson Mandela, Walter Sisulu, Helen Joseph et le père Trevor Huddleson ont signé un document présentant une vision alternative à la politique oppressive de l’apartheid, la Charte de la liberté. Depuis, Kliptown s’est développée mais 85 % des habitations sont des baraquements en tôle et la plupart restent sans électricité. Les besoins vitaux comme les écoles, les cliniques, et l’assainissement sont inexistants. Par l’enseignement du cinéma, une dizaine de jeunes du township tentent de regarder autrement le monde qui les entoure. Toutes les semaines, ces jeunes d’Eat My Dust se réunissent pour écrire et réaliser des petits films qui sont projetés en plein air dans le township chaque dernier samedi du mois et ont été récompensés à plusieurs reprises dans de nombreux festivals de cinéma.
Les protagonistes d’Eat My Dust sont : Nkhensani Moyana, Senzo Bongwana, Siphe Bongwana, Nkosi Gumede, Tumi Sibhoni, Hope Bvuma, Siphamandla Bongawana, Sisonke Nakami, Kenneth Ndanadani, Zine Sidelo, Bafana Lubabalo Mwambi. Au fur et à mesure des tournages, de nombreux intervenants extérieurs ont été invités à participer au projet Eat My Dust : les réalisateurs Marianne Tardieu, Christopher Daley, Nicolas Boone, l’actrice Elsa Tauveron ou encore les chorégraphes Fana Tshabalala, Hélène Iratchet…

Delphine de Blic est née en 1973. Elle réalise ses premiers films à 25 ans, à partir de photographies : Malraux ou l’épopée sauvage et Mémoires. En 2000, elle passe six mois à photographier un groupe de gitans dans le sud de l’Inde et réalise une série : Kuravas, peuple gitan. En 2003, elle se fait remarquer au festival Cinéma du Réel (Centre Pompidou) par un film très personnel, La trace vermillon (Arte). Elle y évoque la figure exceptionnelle d’une mère –la sienne- très engagée dans une mission humanitaire en Inde et, de ce fait, souvent absente aux siens, restés en France. En 2004-2005, elle collabore à des spectacles de danse contemporaine pour lesquels elle conçoit des installations vidéo, L’Art du Plongeon et A4-Quatuor (Bruxelles, Théâtre des Tanneurs, et Charleroi-Danse). En 2006, elle réalise Tout entière dans le paysage (Festival de la Cimade, Cinémathèque Française), une réflexion sur les paysages et une enquête sur les femmes internées dans les différents camps de concentration du Sud de la France pendant la seconde guerre mondiale. En 2007, elle signe une création vidéo sur Messe un jour ordinaire du compositeur Bernard Cavanna, pour des concerts joués par l’Orchestre National de Lille. Elle réalise ensuite avec le compositeur une installation vidéo, Ce qui nous traverse, exposée au Fresnoy lors de l’exposition Panorama 8. En 2010, elle obtient le Prix Sacem du documentaire musical de création avec La peau sur la table, un portrait filmé du compositeur.
Depuis 2010, elle réside à Johannesburg où elle tourne Bigger than life (Tri-Continental and Durban Film Festivals) et de courtes vidéos pour I was shot in Joburg. Début 2011, elle lance Eat My Dust Project, un projet de cinéma et documentaire à Kliptown, Soweto.



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