lundi 20 juin 2016
Premier envoi, première apparition.
Vraiment difficile d’entamer un carnet. Surtout publié en ligne. On n’en connait jamais l’horizon d’attente, ni l’horizon d’endurance.
A priori, ce carnet devrait croiser les recherches pour une nouvelle pièce et la fabrication de l’exposition qui aura lieu dans un an. Ca serait un double mouvement lié. Une sorte de tresse.
La pièce à penser et à travailler se fera dans un aller-retour régulier entre la France et la Tunisie. Je n’ai pas encore d’idées précises sur ce qui va se tramer. Je procède comme je le fais d’habitude : sans idées préétablies, sans scénario à réaliser mais par diverses séquences d’expérimentations en atelier. Ce carnet devrait prendre la forme d’un journal de bord rythmant ces diverses séquences. Mais pourquoi publier un espace de recherche ? Que serait un carnet construit depuis le travail en cours mais qui n’en dévoilerait rien ?
Un carnet ne précisant rien, mais disséminant.
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Le travail, je m’en rends compte, aboutit le plus souvent à des formes ténues : des vidéos, des dessins. Or, les recherches menant à ces formes produisent généralement une multiplicité de choses très matérielles ; des scories, des sortes de petites sculptures.
Objets
Formes
Choses
J’ai du mal à reconnaître ces choses. Elles sont généralement éparpillées, rangées dans divers tiroirs, boîtes et cartons dès que le travail est, comme on dit, fini. Quand l’équipe du Jeu de Paume m’a proposé de tenir ce carnet en ligne j’ai assez vite pensé à ces choses produites quotidiennement. J’aimerais partir d’elles. Profiter de cet endroit pour les observer. Il y a l’intuition de rendre une certaine matérialité. Mais comment rendre compte de la matérialité des choses sur internet ? Aucune idée pour l’instant. Je ne sais pas si c’est vraiment possible.