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mardi 13 septembre 2016

vendredi 26 août 2016

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mardi 23 août 2016



C — C’est peut-être cela qu’il faut, marcher à la lisière de la route…

I — J’ai une hésitation en ce qui concerne l’espace environnant. J’hésite entre le fait
de chercher à aller vers une grande abstraction du personnage qui se détacherait du lieu
de tournage ou au contraire, quelque chose de plus simple, où ce serait plutôt l’ombre
qui parcourrait l’espace et le révèlerait.

I — Le fait qu’il n’y ait qu’un personnage seul s’impose comme une évidence.
Qu’est-ce que tu en penses ?

Y — J’aime beaucoup cette idée. Il me semble que ça permet plus de choses.
Par rapport au sens, je disais que dans les autres plans on voit que c’est une
manifestation et c’est peut-être pour cela que ça ne fonctionne pas très bien.
Alors que si le personnage est seul on peut y penser mais ça peut aussi devenir
autre chose, avoir plus de mystère.

I — L’idée d’une ombre errante me plaît bien en tout cas.
Tu vois par exemple lorsqu’apparaissent différents types de sol, je ne trouve
pas ça dérangeant que le découpage ne soit pas toujours parfait. Au contraire,
je pense que dans la vidéo il faudrait que l’on puisse parfois avoir une image
ciselée et petit à petit la texture pourrait apparaître davantage. Sachant
qu’il serait bien de commencer par un découpage, un montage plus abstrait.

Y — Oui, il ne faut pas qu’il apparaisse tout de suite, il faut jouer avec
l’ombre et ses déformations…

lundi 22 août 2016

© Ismaïl Bahri

© Ismaïl Bahri

samedi 20 août 2016

Ismaïl Ça pose un problème si ça ne marche pas.
Même si tout ça ne donne rien, ça fait tout de même partie de la recherche…
C’est une manière de s’approcher de quelque chose.

Camille C’est là où la question du scénario peut être intéressante. Tu as le cadre, le dispositif, et
maintenant il faut trouver comment remplir cet espace-là.
Cet espace va être mouvant puisque avec l’air, le cadre bouge de façon plus ou moins
aléatoire. Ensuite, il faut penser à la façon dont des personnes pourraient entrer en
interaction avec cette chose-là. Peut—être qu’il faut que des gens activent le dispositif,
qu’ils puissent l’ouvrir depuis l’espace intérieur dans le but de laisser se dévoiler une scène.
À ce moment-là, il serait bien de reproduire le système qui permet de dérouler le tissu…
Monter et descendre le rideau, ce serait une manière de redéfinir le cadre. Ça permettrait
aussi de faire en sorte que ce ne soit pas uniquement l’arrière plan qui attire le regard et
qui propose un récit.
C’est ce que tu avais cherché a faire un peu inconsciemment lorsque tu as filmé les
premières images dans la salle de reunion et ou tu viens relever et descendre les rideaux :
ça produit une rythmique.

Ismaïl Donc l’idée d’activer… Mais activer par qui ? Les gens de là-bas ? Il faut que ça ait un
sens…

Camille Si jamais vous avez envie de faire intervenir les jeunes de Redeyef…

Youssef De toute façon ils se joindront à nous pour participer au projet, c’est certain.

Ismaïl Et ton intuition de l’écriture ?

Youssef Ce qui m’intéresse aussi c’est de pouvoir utiliser ce système-là, dans l’idée de produire du
mouvement. S’il y a une écriture, une narration, ce serait de pouvoir suivre quelque chose
qui bouge, qui traverse un paysage et qui le dévoile en même temps.
Parce qu’à Redeyef finalement tu peux les faire partir du désert, arriver en ville ou
inversement…

Camille Tu vois, ça peut presque être comme un cheminement. C’est comme si tu regardais par
exemple la vie extérieure mais depuis un intérieur. Mais alors ça dit aussi à quel point
tu ne prends pas part à cette idée de rassemblement, à cette vie-là qui se trame. Il y a ce
côté-là de rester préservé du dehors…

Ismaïl Là ce que tu décris, c’est l’art de l’observateur…

Camille Oui.

vendredi 19 août 2016

mercredi 17 août 2016

Travail sur l’ensemble des œuvres potentielles pour l’exposition.
 

Jusqu’ici, les pièces sélectionnées entretiennent un rapport intime et très proche aux
objets filmés. Ça se passe toujours à l’échelle du corps, des corps. Le mien, celui des autres.
Focaliser sur une goutte, sur un morceau de papier, sur une vibration légère…
Et s’il s’agissait désormais d’ouvrir ce corpus à l’horizon, à une plus grande extériorité ?
J’ai pensé ces derniers jours à différentes œuvres d’artistes qui me touchent et qui toutes,
plus ou moins, activent une forme de tension entre un horizon semblant inatteignable et
une prise – mise en contact.
 

Une série de diapositives. Chacune d’elle montre un personnage désignant du doigt un
point dans l’horizon. On ne saisit pas ce qu’ils pointent précisément, avant de comprendre
qu’ils convoquent les résidus d’une histoire enfouie, passée. Le lointain semble ainsi
touché sans être circonscrit.
 

Un lancer en direction de la caméra qui filme. On voit un pécheur lancer son filet
vers la caméra comme pour la capturer et la réunir d’un geste avec le spectateur du
film. Le lancer comme projection semble se constituer en symétrie à la projection
cinématographique. Il comble la distance entre ce qui produit l’image et l’image produite.
 

Un projecteur 35mm est pointé vers un horizon montagneux et désertique. Aucun écran
ne réceptionne l’image, le film projeté reste ainsi invisible. Le paysage devient cet écran
potentiel, inatteignable. On se dit qu’il convoque le film projeté, qu’il devient, en quelque
sorte le film même.
 

Un drapeau est filmé. Transparent, il donne à voir un ciel nuageux : celui se trouvant
derrière et, en contrepoint, celui qui l’entoure. La distance atmosphérique semble capturée
par cette fine pellicule et flotter là, sur quelques centimètres.
 

***

 

Youssef Chebbi a appelé. Il veut nous montrer des images qu’il a tournées le jour même et
qui seraient susceptibles de nous intéresser.

mercredi 10 août 2016

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mercredi 10 août 2016

Camille Pradon est arrivée il y a deux jours pour
m’assister dans les recherches.
Les tests à l’atelier se poursuivent.
Le travail se tourne vers plusieurs axes, avec différents
matériaux :
Encre
Cire
Papier
Poussière
L’écrit et sa dilution
La trace laissée par le carbone

lundi 8 août 2016

© Ismaïl Bahri
 

Partir du grain des choses pour progressivement ouvrir le champ. Penser le carnet un peu à la manière dont se fait le travail, dont se déroule la recherche : par élargissement progressif. Une sorte de lent dé-zoom. Focaliser sur les petites choses qui nous entourent et procéder ensuite à un recul, tenter de laisser s’y inscrire un contexte.
 

Cette image n’a pour l’instant que peu de sens pour moi. Elle est venue à la fin d’une séance de travail. Ces scories m’ont tout d’un coup semblé plus intéressantes que les manipulations testées des heures durant.
 

S’interroger sur ce qui demeure d’un geste.