Steffani Jemison répond aux questions d’Osei Bonsu, commissaire invité de la dixième édition de la programmation Satellite au Jeu de Paume. L’artiste new yorkaise explore actuellement les rapports qui se tissent entre le langage, le geste et le chant dans la pantomime du gospel noir, à partir essentiellement des idées et du travail de Susan Webb et du Master Mime Ministry of Harlem. Héritiers d’une double généalogie – que l’on peut faire remonter au mime Marceau et aux danses d’Afrique de l’Ouest –, les artistes du mime gospel puisent à la fois dans un répertoire chorégraphique complexe, influencé par la langue des signes américaine et la danse vernaculaire africaine, et dans la tradition classique de la pantomime.
S’aidant visuellement de divers accessoires – maquillage blanc, gants et toge de choriste noire –, les mimes s’interposent littéralement entre le chant (le chœur) et le public, se positionnant comme « ministres » ou comme médiateurs. Dans sa nouvelle vidéo Sensus Plenior, réalisée à l’occasion de la programmation Satellite, Steffani Jemison a filmé ces mimes en pleine performance dans des églises de Harlem et de l’East New York. L’accent est mis sur la façon dont la pantomime opère une condensation du langage à des fins spirituelles.
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Le catalogue de l’exposition
Steffani Jemison