— Entretien
Michel Frizot et Shelley Rice Meeting Point #10


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Shelley Rice s’entretient avec Michel Frizot, commissaire de l’exposition « Germaine Krull (1897-1985) Un destin de photographe », présentée au Jeu de Paume, Paris, jusqu’au 27 septembre 2015.

L’historien et théoricien de la photographie revient ici en détail sur les enjeux d’une exposition qui n’était pas écrite d’avance. En effet, c’est en répertoriant et en étudiant des publications de revues, de livres ainsi que des tirages jusqu’à présent mis de côté (car non publiés), qu’il s’est convaincu du bien fondé d’un nouveau regard sur l’œuvre de Germaine Krull, et plus particulièrement sur la période 1928 – 1931. Michel Frizot apporte un éclairage différent de celui de Kim Sichel dans Germaine Krull. Photographer of modernity 1, en sortant du cadre interprétatif de l’apparition de la photographie d’avant-garde dans les années 1920. À partir d’un corpus plus large et diversifié, Michel Frizot entend montrer « la réalité crue, et la réalité dure du travail d’un photographe […] à tel et tel moment, sans essayer de montrer que c’est le même travail toute sa vie.» Concrètement, cela se traduit dans l’exposition par la mise en avant de nombreuses revues, magazines et ouvrages, sélectionnés parmi les près de 1300 publications auxquelles Krull a participé entre 1928 et 1932. À ce sujet, Michel Frizot montre comment la création du magazine VU, dont Krull fut une collaboratrice régulière aux côtés d’André Kertész et Éli Lotar, va dévier, dés sa création en mars 1928, certaines pratiques des photographes d’avant-garde, en proposant aux lecteurs des reportages d’investigation ou thématiques.



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