Liliane Meffre analyse trois œuvres de Florence Henri dans l’exposition présentée au Jeu de Paume : son célèbre autoportrait de 1938, l’un de ses portraits de Fernand Léger (1934), dont elle avait été l’élève au sein de l’Académie moderne et enfin une Composition Nature morte réalisée au début des années 1930. Ce faisant, l’historienne de l’art montre l’importance de la composition chez la photographe, du miroir – un quasi paradigme – et de l’influence du cubisme. Elle aborde aussi en filigrane la notion d’avant-garde et les liens que Florence Henri pouvait entretenir avec son époque. L’artiste produit des images très construites, utilisant des matériaux et des dispositifs novateurs, mais elle assume aussi une certaines liberté par rapport aux avant-gardes, avec des références plus personnelles ou des éléments de tradition, dans une recherche de l’« éternel présent » (Jean Laude).
Liliane Meffre est germaniste et historienne de l’art. Docteur en Histoire de l’art et Esthétique (Paris I-Sorbonne) et Docteur d’Etat en Etudes germaniques (Paris IV-Sorbonne), ses champs de recherche et de publication sont : les avant-gardes du début du XXe siècle en art et en littérature ; la naissance de l’art moderne ; primitivisme et modernité ; art et psychanalyse ; la “Kunstwissenschaft” ; les expressions esthétiques de la Mitteleuropa ; la médiation culturelle franco-allemande (transferts, réseaux de sociabilité, échanges…).
Spécialiste de Carl Einstein, elle a traduit et édité ses œuvres en Allemagne, France, Belgique, Espagne, Italie, Brésil, publié de très nombreux articles et ouvrages sur lui, notamment : Carl Einstein et la problématique des avant-gardes dans les arts plastiques, P.Lang, Berne, 1989 ; Carl Einstein (1885-1940). Itinéraires d’une pensée moderne, Paris, PUPS, 2002.
Liliane Meffre a organisé de multiples colloques internationaux sur Carl Einstein, a également fait de très nombreuses conférences et séminaires dans les pays européens, et au Brésil. Elle a contribué aux catalogues de maintes expositions (F. Léger, W. Baumeister, D.H. Kahnweiler, l’expressionnisme allemand…)
En 1984, elle a cofondé la Société Carl Einstein/Carl-Einstein-Gesellschaft, à statut franco-allemand, qu’elle a coprésidée jusqu’en 2010.
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Carl Einstein. 1885 1940. Itineraires d’une pensée moderne, de Lilane Meffre