Philippe Chancel présente « Workers » à la librairie du Jeu de Paume. Ce travail fait suite à « Desert Spirit » et à l’exposition « Emirates project » , présentée au pavillon d’Abu Dhabi lors de la 53ème biennale de Venise.
L’artiste explique ici le processus qui a conduit à cette publication. Sa lecture de « Workers » nous permet surtout de mieux appréhender un travail documentaire qui traite d’un espace géopolitique « ultracapitaliste », caractérisé par une forte « esthétisation du politique ». Philippe Chancel, en tant que photographe contemporain, montre ici comment il articule un souci éthique de neutralité face à une ville qui exerce une fascination globale et omniprésente : « Ce qui est en jeu est définitivement un réel érigé en système de signes. Tout cela je l’ai vraiment découvert sur place. La photographie fut le témoin de ces découvertes, leur incarnation. » (Philippe Chancel)
(…) j’ai repéré ces travailleurs dans les marges de mes premières photographies. Ils étaient omniprésents et en même temps invisibles, comme si l’œil ne captait pas leur présence, comme s’ils étaient des éléments insignifiants et minuscules dans un monde halluciné. La perfection de cette société te conduit à ne pas les voir, un peu comme dans les premières séquences de « Métropolis » de Fritz Lang où seule la perfection de la société transparaît à l’écran même si chaque plan est déjà traversé par la présence fuyante des esclaves.
Philippe Chancel, extrait de « L’Envers du monde », entretien avec Damien Sausset
Biographie
Depuis plus de vingt ans, Philippe Chancel poursuit une expérience photographique qui se situe entre art, documentaire et journalisme. Initié très jeune à la photographie par un reporter photographe, ses premières images instantanées en noir et blanc traitent du quotidien urbain des banlieues. Après des études d’économie et de photojournalisme, il décide de se consacrer à la photographie à l’age de 22 ans. Très attiré par les supports de presse, car il y voit un moyen d’expression touchant un large public, ses premiers reportages dans les pays de l’Est sont vus dans de nombreux magazines internationaux.
Par la suite, il collabore étroitement avec des structures de communication visuelle. En parallèle, il réalise ses premiers portraits d’artistes plasticiens dans la mouvance de la «figuration libre» et du «vidéo art». C’est en 1990 pour le mois de la photo à Paris qu’il expose pour la première fois ce travail qu’il intitule: «l’art éclaté».
Suivra une période d’explorations de nouveaux médias. Il met la photographie entre parenthèse pendant 3 ans pour se consacrer à la vidéo et la réalisation de sujets documentaires pour la télévision et revient à la photographie en 1995. Au cours de ces dernières années, il s’ouvre à tous les domaines de la création contemporaine. Il multiplie les voyages ayant trait à l’art sous toutes ses formes et notamment dans le sud-est asiatique.
Son travail a été largement montré et publié en France et à l’étranger par les plus grands magazines notamment « Regards d’artistes » et la série des « souvenirs » en collaboration avec Valérie Weill. « DPRK », sa vision de la Corée du Nord a été montré pour la première fois aux rencontres d’Arles (2006), suivis d’autres expositions comme au C/Oberlin et aussi la « photographer’s Gallery » à Londres dans le cadre du Deutsche Börse Photography Prize (prix du public 2007).
Liens
Workers à la librairie du Jeu de Paume
Philippe Chancel, site officiel
Galerie Philippe Chaume
Bernard Chauveau Editeur
Workers – Livre relié – Format 24 x 30 cm – 144 pages – 100 illustrations couleurs – Texte de Damien Sausset. Prix 39 €. Tirage photographique : pour l’édition de tête, Philippe Chancel a choisi 10 portraits différents de ces workerstirés à 3 exemplaires chacun dans un grand format (60 x 80 cm) sur papier Hahnemühle 308 g. Chaque photographie est signée et numérotée au dos. Un exemplaire du livre Workers est joint pour toute commande d’un tirage photographique. Prix 1 500 €.