« Mais de loin la majeure partie de ce qui se dit ne peut être vérifiée »1Samuel Beckett, Company, London: Calder, 1979 ; Édition française : Paris, Ed. de Minuit, 1989
Pour la série de juxtapositions qui suit, j’ai invité Elsa-Louise Manceaux à jumeler certains de ses dessins avec des fragments des Nouvelles en « espace clos » de Samuel Beckett, ainsi qu’avec des passages d’Une fille est une chose à demi d’Eimear McBride (2015) et de Fruta Podrida [Fruit pourri] (2016) de Lina Meruane. La façon dont ces auteurs utilisent le langage et la grammaire – ou plutôt les fragmentent pour réduire le temps du récit à une série de points et d’espaces – me semblent œuvrer de la même manière que l’univers visuel abstrait d’Elsa-Louise Manceaux, qui fonctionne par soustraction et fragmentation des formes et des champs de vision, s’appropriant des figures déjà existantes, avant de transposer ces perceptions visuelles à l’intérieur de ses dessins. Pour Elsa, les associations d’images et de textes fonctionnent comme autant de dichotomies, d’espaces entre les choses, d’ anti-illustrations, tantôt ouvertures, emboîtements, contrastes.
À suivre…
References
↑1 | Samuel Beckett, Company, London: Calder, 1979 ; Édition française : Paris, Ed. de Minuit, 1989 |
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